Skip to main content
Bienvenue sur le site officiel d’Albussac

Albussac

Epicerie albussacoise, quand le bio n’est pas accessible à tous …

Publié le 16 juin 2017

A l’heure où l’emploi mais aussi le maintien et le développement du tissu économique de proximité en milieu rural semblent être d’actualité, il semblerait pourtant que ces développements économiques ne soient pas toujours en phase avec des politiques commerciales d’un autre temps.Natacha et Stéphane Samson, épiciers à Albussac, viennent de le découvrir. Installés avec bonheur dans ce petit village du Sud Corrèze où ils ont repris et dynamisé l’épicerie, tabac, presse du village il y a trois ans, ils ont à cœur de satisfaire une clientèle locale. « Dans la mesure de nos capacités, nous avons répondu et nous répondons aujourd’hui encore aux demandes aussi diverses que variées de notre clientèle. Nous avons développé de nombreux rayons tels que les produits frais, mais aussi privilégié les circuits courts. Nous travaillons en parfaite entente et complicité avec de nombreux producteurs locaux. » exprime clairement Natacha. Mais le souci ne vient ni de la clientèle, ni des producteurs. Sur les nombreuses demandes de leurs clients, mais aussi par éthique personnelle, nos épiciers originaires d’une grande ville, ont eu à cœur de développer un rayon de produits bio qui représente aujourd’hui entre 15 et 20% de l’ensemble des références de leur commerce.

Contre toute attente, et nos épiciers viennent d’en faire l’amère expérience, aucun grossiste en produits bio n’accepte de travailler avec des magasins non exclusivement Bio ! Alors que depuis plus d’un an, ils avaient trouvé un grossiste auprès duquel ils s’approvisionnaient en produits bio de qualité, du jour au lendemain, ce dernier a réalisé que leur commerce n’était pas exclusivement bio et les a donc informés de la fin immédiate de leur collaboration. Une douche froide pour Natacha et Stéphane qui sont très attachés à la diversité et au fait que, au sein de l’Épicerie Albussacoise, leurs clients puissent avoir le choix. Comme le martèle Stéphane : « Nous ne sommes pas la grande distribution, nous luttons chaque jour depuis trois ans pour ne pas succomber à l’appel de leurs sirènes. Nous sommes une épicerie indépendante et nous souhaitons le rester aussi longtemps que nous le pourrons » et Natacha de surenchérir « Nous voulons, tout comme nos clients chez nous, avoir le choix de nos achats ». Après un bref sondage auprès des clients croisés à l’épicerie Albussacoise, ils sont tous ravis de trouver ce type de produits dans leur commerce de proximité.

Selon Sébastien Meilhac, maire de la commune, « Albussac a toujours été une commune fière et très heureuse d’avoir pu conserver un important tissu commercial et artisanal. Très soucieux de le préserver, nous avons inlassablement fait notre possible pour le soutenir en le faisant travailler au quotidien. En ce qui concerne l’épicerie albussacoise, je ne peux que féliciter Natacha et Stéphane pour tout le travail accompli depuis leur arrivée. En effet, nous arrivant du milieu médical, Natacha et Stéphane sont le parfait exemple d’une intégration réussie. Ils ont fait le choix, sûrement le plus difficile, de rester indépendants malgré les appels assourdissants de la grande distribution. Ils sont toujours très à l’écoute de leur clientèle et, sans cesse dans l’innovation pour faire plaisir, contribuant ainsi à l’évolution de leur petit commerce. Pour ce qui est des marchandises bio, pour ma part, je pense que si les fournisseurs « exclusifs bio » ne veulent plus fournir l’épicerie albussacoise, et bien tant pis, mais nous continuerons à nous rendre dans notre petit commerce albussacois ! L’essentiel étant, je pense, de favoriser les circuits courts et locaux : il vaut mieux acheter un produit « non certifié bio » produit en Corrèze plutôt qu’un autre « estampillé bio » mais venant du bout du monde. C’est aussi notre devoir à tous de faire des efforts pour faire travailler nos commerçants et artisans communaux. Ils ont fait le choix de s’installer au pays alors aidons-les à vivre de leur métier. Il en va de l’avenir de notre commune ! Tel un château de cartes, cet équilibre économique local indispensable est très vulnérable et nous nous devons d’être solidaires pour le protéger, si possible le développer et le faire perdurer pour les générations futures ».